Vivre libre dans les camps libérés

Après leur libération, un certain nombre de camps, comme Dachau, Mauthausen ou Bergen Belsen, ou encore une partie du camp d’Auschwitz, sont placés en quarantaine pour éviter la propagation du typhus ou sont parfois détruits. Les déportés doivent apprendre à vivre sur les lieux mêmes de leur détention, pendant que les plus faibles continuent à mourir. Cette période d’attente est très difficile pour les hommes et les femmes qui doivent demeurer dans des lieux de souffrance et de mort. Des hommages sont rendus aux victimes, des cérémonies religieuses célébrées. Une information libre reprend.

Bergen Belsen après la libération

À Bergen Belsen, principal lieu de rassemblement des Juifs survivants dans la zone britannique, 35 0000 déportés sont morts de faim ou de maladie les quatre mois précédant la libération. Dans les semaines qui suivent l’entrée des Britanniques, 14 000 nouveaux décès sont enregistrés. Sur 30 000 Juifs survivants, en majorité polonais, 10 000 meurent lors de ces mêmes semaines. Aux conséquences des souffrances passées s’ajoutent une épidémie dévastatrice de typhus et la distribution d’une nourriture trop abondante ou inadaptée.
Toutefois, les survivants juifs tentent de reprendre en main leur destin. Yossel Rosensaft, dont la famille fut anéantie à Auschwitz, installe un Comité central juif qui organise la vie quotidienne sur place. Dans un dialogue souvent difficile avec les autorités britanniques, avec l’aide des organisations juives (Joint Distribution Committee) et l’UNRRA, une véritable administration s’organise en différents départements : Santé, Économie, Culture et Rabbinat.
Au printemps 1945, un théâtre est créé tandis qu’un journal juif voit le jour, le Unzer Sztyme (Notre voix). Des écoles sont mises sur pied. La vie reprend : plus de 1 000 mariages sont célébrés à Bergen-Belsen en 1946. À peu près autant de naissances sont recensées.

© Mémorial de la Shoah.
Domaine public.
Source: National Archives and Records Administration.