Gardelegen

Gardelegen, petite ville de l’Altmark, est située à une quarantaine de kilomètres de Magdebourg, en Haute-Saxe.
Le massacre qui s’y déroula est connu grâce à certains témoignages, dont celui de trois rescapés français.
Les 10 et 11 avril 1945 ont conflué à Gardelegen des déportés évacués des camps de Dora-Mittelbau et d’autres camps du Mittelraum, en Allemagne centrale.
Dans cette zone, les détenus étaient employés à la fabrication d’armes secrètes (V1 et V2).
Parmi les détenus, les Juifs et Tsiganes, qui commencèrent à arriver en mai 1944, étaient minoritaires. Après les évacuations des camps de l’Est, Auschwitz et Gross Rosen, en janvier et février 1945, leur nombre augmenta.
Lors des évacuations, deux convois, de manière fortuite, sont immobilisés à Gardelegen. Quelques détenus parviennent à s’échapper mais une majorité est conduite d’abord dans le manège de l’école de cavalerie, puis dans une grange mise à la disposition des SS par la châtelaine de la région, selon un témoignage.
Des membres du Volkssturm, de l’Arbeitsfront et des Jeunesses hitlériennes participent aux opérations. Les détenus sont regroupés dans la grange. La décision d’éliminer les déportés a été prise par le Kreisleiter de Gardelegen, Gerhard Thiele, le responsable local du parti nazi. De la paille imprégnée d’essence est enflammée. Les détenus qui cherchent à sortir sont abattus. Huit personnes survivront dont trois Français.
Le 15 avril, les Américains découvrent le massacre, dénombrant 1 016 victimes. Ils contraindront la population de la ville à défiler devant les corps calcinés, puis à inhumer les victimes.

Les sociétés face aux déportés

Domaine public.
Source : National Archives and Records Administration, USA.
© Mémorial de la Shoah