Le camp, ouvert dès le 20 mai 1940, est subdivisé en trois ensembles : Auschwitz I, Stammlager, Auschwitz II-Birkenau, Auschwitz III, Buna-Monowitz. Destiné au départ aux Polonais de Silésie et du gouvernement général, la population carcérale s'élargit, à partir de l’été 1941, aux prisonniers soviétiques. À partir de 1942, Juifs et Tsiganes y sont déportés de toute l’Europe, gazés en majorité dès leur arrivée. De 145 000 à 239 000 morts ont été provoquées par le régime concentrationnaire tandis qu’un million de personnes environ ont été exterminées à la sélection.
Le 27 janvier 1945, dans la matinée, une avant-garde à cheval d’éclaireurs soviétiques, arrive dans la partie Est du complexe, dans le sous-camp de Monowitz. Dans l’après-midi sont libérés successivement le camp de Birkenau puis le camp principal d’Auschwitz I. En se retirant, les troupes allemandes n’ont opposé qu’une brève résistance. Cependant, 230 soldats soviétiques trouveront la mort lors de la libération du camp et de ses environs.
Que reste-t-il de l’usine de la mort d’Auschwitz-Birkenau ?
Des alignements de baraques.
Les ruines des crématoires et chambres à gaz démantelées. Surtout, un spectacle d’horreur : 600 corps massacrés par les SS au moment de leur départ et d'autres cadavres de déportés morts de froid gisant dans la neige ou les baraques. Comme à Majdanek, des montagnes d’effets personnels attestent des crimes de masse : 7 tonnes de cheveux, plus d’un million de vêtements d’hommes, de femmes et d’enfants, des milliers de paires de chaussures, de lunettes et d’objets de toute sorte.
Les survivants sont environ 7 000 dans l’ensemble du complexe : les détenus que les SS n’ont pas eu le temps d’éliminer ; ceux qui ont réussi à se cacher dans la confusion du départ ; les malades et les plus faibles qui n’ont eu d’autre choix que de rester sur place ; un groupe de 200 enfants, des jumeaux pour la plupart, qui étaient voués aux expériences du docteur Mengele.
Priorité est donnée au secours des survivants tandis qu’une commission d’enquête prépare le travail de la justice.
Une situation sanitaire dramatique
À Majdanek et plus encore à Auschwitz, les Soviétiques découvrent une situation sanitaire dramatique. L’inhumation des centaines de cadavres gelés et le nettoyage du camp passent après les soins apportés aux survivants, dans une situation de pénurie de personnel médical. À Birkenau, médecins et auxiliaires de la Croix-Rouge polonaise doivent travailler jour et nuit. Les malades sont transportés dans les bâtiments en dur du camp d’Auschwitz I, aménagé en hôpital. En dépit des soins, de la nourriture prudemment administrée, l’état physique et psychologique des déportés ne s’améliore que très lentement. Pendant plusieurs jours, la mortalité reste très élevée.