témoignage de Henri Borlant

Après son évasion du Kommando d’Ohrdruf, Henri Borlant se cache avec des prisonniers de guerre.
Le lendemain, le 4 avril, à quatre heures de l'après-midi, les Américains sont arrivés. Aux environs du 8 avril, l'armée est venue. On a contacté des officiers pour leur parler des camps. On les a saoulés de nos histoires. C'était mon copain qui parlait car il était plus âgé. J'y mettais mon grain de sel. On a pris deux Américains dans une Jeep pour aller dans le camp. La cour centrale était jonchée de cadavres qui n'avaient pas été évacués. Ils ont vu les charniers, les premiers charniers, le premier camp. Ils ont averti les autorités. L'état-major allié est arrivé : Eisenhower, Patton, Bradley. Ils ont fait venir la presse mondiale. C'est là qu'Eisenhower a dit : « Maintenant les boys, vous savez pourquoi vous vous battez. » Cela s'est passé avant la libération de Buchenwald, le 11 avril.

Le témoignage de sa libération

biographie

Henri Borlant est né le 5 juin 1927 à Paris. Ses parents venus de Russie ont été naturalisés français avant sa naissance. Henri Borlant fut arrêté le 15 juillet 1942 au cours de la rafle du Vél' d'Hiv et déporté avec son père, son frère et sa sœur le 20 juillet 1942 pour Auschwitz. Son convoi est le seul à être parti d'une grande ville française (Angers) sans transiter par Drancy. À Auschwitz , il est affecté au block sept et travaille dans le bâtiment. Son père et son frère meurent à Auschwitz. Le 28 octobre 1944, il est évacué. Après une semaine dans le camp de Sachsenhausen puis trois semaines à Orianenburg, il est conduit à Ohrdruf, camp dépendant de Buchenwald. Il s’évade avant l'évacuation du camp dans la nuit du 3 au 4 avril. Avec deux prisonniers de guerre, il est caché dans un grenier jusqu’à l’arrivée des Américains. Il les amène voir le Kommando d’Ohrdruf. À son retour, Henri Borlant est atteint de la tuberculose. Il passe néanmoins le bac et entreprend des études de médecine. Dans les années 1980, il commence à témoigner et à recueillir des témoignages dans l’association Témoignage pour mémoire.

pour en savoir plus

H. Borlant, Merci d'avoir survécu, Paris, Seuil,‎ 2011.

www.memorialdelashoah.org/index.php/fr/archives-et-documentations/temoignages/henri-borlant