Avant la guerre, Eric Schwab était reporter et photographe de mode. Prisonnier pendant la guerre, il parvient à s’échapper. Frappé par les lois antisémites de Vichy, il doit cesser d’exercer son métier de photographe. Sa mère est déportée, comme juive allemande, au camp de Theresienstadt.
En septembre 1944, il travaille pour l’Agence française de presse (AFP). Il accompagne les armées alliées en marche vers l’Allemagne. Il est présent lors de la libération des camps de
Buchenwald et de
Dachau. Si l’on retrouve, dans ses reportages, des scènes récurrentes parmi les images des camps – comme le train de
Dachau, les corps calcinés de Thekla, son œuvre est très singulière en raison de ses portraits en gros plan de survivants.
Certains clichés devinrent, dès la libération, des images emblématiques de l’univers concentrationnaire, comme le portrait du déporté dysentérique mourant sur sa paillasse. De nombreuses photos de Schwab furent d’ailleurs présentées dans le cadre de l’exposition
Crimes hitlériens. Elles furent reproduites dans la presse du monde entier, mais rarement créditées à leur auteur.
L’historien de la photographie Clément Chéroux a pointé justement les raisons de l’impact et de la postérité de ces « icônes » : « En tant que Juif, c’est vraisemblablement la souffrance des siens […] qu’il photographia là. En tant que fils de déportée, c’est certainement le martyre de sa propre mère qu’il percevait à travers ces rescapés. »
Le statut des internés et déportés
Pour en savoir plus
« Eric Schwab » in Chéroux C.(dir.), Mémoire des camps. Photographies des camps de concentration et d’extermination nazis (1933-1999), Paris, Marval, 2001, p. 144-149.
Eric Schwab (AFP), Dossier en ligne réalisé par l’AFP, les Archives nationales et le Musée de la résistance nationale, consultable en ligne.