Avant de devenir photographe, Lee Miller a été mannequin pour le magazine
Vogue. Elle étudie les arts plastiques à Paris. Aux côtés de Man Ray, avec qui elle vit, elle découvre l’art de la photographie et les milieux surréalistes. En 1937, elle fait la connaissance de Roland Penrose, son futur mari, poète, artiste, collectionneur et introducteur du surréalisme en Grande-Bretagne. Tout en travaillant dans la mode, elle photographie les destructions de Londres au moment de la bataille d’Angleterre. Accréditée comme correspondante de guerre auprès de l’armée américaine, elle suit l’avancée des Alliés en Europe aux côtés du photographe de
Life David E. Scherman.
Ses photos prises à
Dachau et
Buchenwald restituent avec force la violence dont elle fut témoin. Elle ne s’autocensure ni devant les charniers et tas d’ossements qui subsistent dans les camps, ni devant les wagons remplis de cadavres à
Dachau, exhibés comme autant de preuves de la barbarie nazie. Elle photographie les visages tuméfiés de gardiens de camps passés à tabac, comme si l’objectif réclamait justice et vengeance. Quelques images plus optimistes montrent les survivants recouvrant leur dignité : déportés poings levés sur le toit d’une baraque, chœur d’uniformes rayés célébrant la liberté en chantant des hymnes nationaux.
Les sociétés face aux déportés
Pour en savoir plus
PENROSE A.,
Lee Miller, photographe et correspondante de guerre, Paris, Du May, 1994.
AMAR M., « Les guerres intimes de Lee Miller », Clio.
Histoire‚ femmes et sociétés [En ligne], 20 | 2004, mis en ligne le 04 juin 2005, consulté le 10 novembre 2014. URL :
http://clio.revues.org/1396 ; DOI : 10.4000/clio.1396