L'arrivée en France

Une fois engagé le processus des retours, les structures d’accueil imaginées par le gouvernement sont mises à rude épreuve. Le train ayant été prévu come principal moyen de transport, des centres d’accueil et de tri avaient été installés aux frontières.
À l’arrivée, les différentes catégories de rapatriés se mêlent. Des interrogatoires sont prévus pour éviter que ne se glissent parmi eux quelques collaborateurs ou détenus de droit commun. Si l’organisation avait été bien anticipée pour les prisonniers de guerre, ainsi que pour les travailleurs volontaires ou requis, la situation se révèle très complexe pour les déportés, en raison de leur état sanitaire mais aussi de la dispersion des familles. La gare d’Orsay à Paris qui accueille les prisonniers de guerre ne convient pas à une population très affaiblie. Devant la nécessité de trouver un lieu plus adapté, le choix se porte sur l’hôtel Lutetia.

Le Lutetia, cœur du dispositif

L’Hôtel Lutetia est réquisitionné à l’instigation d’Élizabeth Bidault, dirigeante du COSOR, le Comité des œuvres sociales de la résistance et Sabine Zlatine, résistante qui fut responsable de la maison des enfants d’Izieu. Tous les rescapés doivent subir un interrogatoire d’identité, une visite médicale plus ou moins longue, un traitement contre les épidémies et un dépistage radiographique, autant de formalités jugées parfois pénibles. Si nécessaires, des vêtements ordinaires sont proposés pour remplacer la tenue rayée. Une attention particulière est portée à l’alimentation, ce qui constitue dans un contexte de pénurie, un vrai casse-tête pour les autorités.
Le séjour au Lutetia peut être une halte de quelques heures ou de plusieurs jours, le temps de reprendre des forces et de se préparer à la vie normale. Les plus faibles, après un séjour dans les hôpitaux, rejoignent des centres spécialisés, maisons de repos et sanatoriums.

Préparer la réintégration : le rôle du Ministère des PDR

Le ministère des PDR tente de mobiliser l’opinion pour préparer au mieux les rapatriements de près de deux millions de ressortissants : 950 000 prisonniers de guerre, 750 000 travailleurs requis du STO et 70 000 survivants des camps, politiques, résistants et « raciaux ».
La campagne « Retour à la vie » vise à sensibiliser les Français et à favoriser la solidarité.

Le témoignage de Jacqueline Fleury

Le témoignage de Sarah Colin

Le témoignage de Odette Abadi

© Mémorial de la Shoah
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